Mère parfaite?

Etre une mère parfaite, c'est facile?

Au début c'est ce que je croyais. Comme la plupart des futures mamans, je me disais, malgré une certaine dose d'appréhension, que MOI, mon enfant, il serait obéissant; que MOI, mon enfant, je ferai plein de choses avec lui; que MOI, mon enfant, je saurai gérer ses crises (et d'ailleurs il n'en ferait presque pas)... etc etc.

Mais dès que Préado est arrivé, j'ai revu mes exigences à la baisse. Et pourtant, je ne savais pas qu'à cette époque justement, c'était facile. Parce que quand la Framboise a pointé son nez, j'ai compris que vraiment un seul enfant, ah ah ah, c'était du pipi de chat comparé à ce que je vivais désormais! C'était d'autant plus compliqué que Préado et la Framboise ont 21 mois d'écart et qu'on est encore bien petit à 21 mois. On n'est plus un bébé mais presque. Alors gérer deux petits grains, pfiou, au début ça a été coton.

Et avec Monsieur Bagali, on a remis ça. Je ne sais pas, le temps aidant, on a peut-être un peu oublié ce qu'étaient les débuts. Non, la vérité c'est qu'on a toujours voulu avoir trois enfants. Alors ce petit dernier (cette petite dernière en l'occurence) nous aurait cruellement manqué si on ne l'avait pas fabriqué.

Et puis je me sentais rodée. Youhou, c'est que j'avais pris de la bouteille moi! Je connaissais la chanson moi! j'étais au taquet; j'allais assurer comme une gue-din.

Et voilà qu'arrive la Castafiore. Et sa voix. Et ses hurlements incessants. Les cris, je connaissais déjà : les disputes entre frères depuis quasiment toujours, les colères de la Framboise depuis quasiment toujours... Mais là, la Castafiore ne savait que manger (en bavant tout à côté; double charge de linge), dormir et hurler. Sitôt qu'elle avait finit de manger, si elle ne dormait pas elle hurlait. Et pourtant, elle n'avait aucun souci de régurgitation, de constipation, coliques ou que sais-je encore. Non pour ça, j'ai eu beaucoup de chance, mes enfants se sont toujours bien portés et même les dents ne les ont pas fait souffrir.

Enfin bref, re-coton.

Et là, enfin ça se calme. Enfin nous pouvons faire des choses tous ensemble, comme nos mercredi cinéma. Enfin, je redeviens plus zen.

Enfin, un peu. Parce qu'être une mère parfaite ou du moins essayer de l'être, on peut y arrivre un temps. Mais tenir sur la distance, c'est sacrément compliqué. En ce qui me concerne, j'ai capitulé. J'essaie de faire au mieux mais je crie souvent, j'oublie régulièrement le sac de sport, de recoudre ce bonnet qui a un trou béant au sommet depuis plus d'une semaine, de faire réviser la poésie vue le mardi soir alors qu'on avait dit qu'on la reverrait le mercredi pour être bien prêt pour la récitation, je laisse la télé prendre le relais le mercredi parce que quand même, elle est bien sympa "télé chérie", elle se dévoue sans broncher.

Heureusement, j'ai certaines convictions fortes auxquelles je me tiens. Mais mère parfaite, je cède ma place.

Qui y arrive? Quelqu'un dans l'assemblée?