Ce billet est une confession.

La maladie et moi, c'est toute une histoire. Depuis que je suis adolescente, j'ai une peur panique d'avoir une maladie grave, un cancer le plus souvent, mais pas que.

Depuis mes 14 ans, j'ai donc déjà eu un fibrosarcome, une tumeur au cerveau, un cancer du sein, une autre tumeur au cerveau, une phlébite, un cancer de l'utérus, un cancer de la vessie et fais un AVC. Alors oui, dit comme ça, ça peut prêter à sourire. Mais c'est une véritable angoisse, bien réelle, bien traumatisante. En y réfléchissant, je crois que "je tombe malade" en réponse à ce que traverse parfois mon entourage, c'est à dire que je m'imagine souffrir de la même maladie que celle dont vient de souffrir un proche (ou même un moins proche, à bien y réfléchir). Comme "ma" tumeur au cerveau qui s'est manifestée au moment où nous perdions un ami de cette horrible maladie. Si je suis ce raisonnement, je ne devrais pas tarder à souffrir d'un cancer du colon... Je sais c'est ridicule. Au moins j'en ai conscience en l´écrivant.

Depuis que les enfants sont nés, et à mesure que le nombre de mes enfants augmente, mes angoisses quant à ma santé sont plus nombreuses. J'ai également très peur de ne pas me réveiller. Je tremble à l'idée qu'ils se retrouvent seuls si ça m'arrivait.

J´ai conscience que m'angoisser comme ça est justement très mauvais pour ma santé mais je ne parviens pas à me raisonner et quand j'ai l'impression que mon corps a quelque chose qui cloche, il faut absolument que je fasse les examens nécessaires pour me rassurer. Rester dans l'ignorance et l'inquiétude m´est impossible. Cela m'obsède et mon comportement au quotidien est très clairement modifié. Mais paradoxalement, avoir subi un scanner, une IRM et d'autres échographies (sans compter celles pratiquées pour mes trois grossesses), bien que me rassurant quant à ma maladie imaginaire sur le moment, m'angoisse aussi parce qu'ils ne sont pas anodins en termes d'irradiations et autres injections de produits contrastants. En revanche, je refuse de prendre des médicaments, à moins que ce ne soit à mon sens absolument indispensable, parce que pour moi c'est pire d'ingérer des substances chimiques aux effets secondaires terrifiants (oui, je lis TOUJOURS les notices des médicaments). Mon médecin commence à croire qu'il a affaire à une cinglée. Bon, des fois, quand j'essaie de prendre un peu de recul, finalement je le comprends.

Alors forcément, je cherche à éviter ces maladies qui m'angoissent. Ma première arme, c'est l'alimentation. Du coup, je frise l'orthorexie; c'est à dire que je suis presque obsédée par le "manger sain". Je ne suis pas encore totalement contaminée, parce que le chocolat par exemple, a encore une trop forte emprise sur moi pour que je puisse lui résister.

Et forcément, pour les enfants, mon souci d'une alimentation saine est également très présente. Ainsi, il est pour moi inconcevable de faire un repas sans légumes. Ça nous arrive parfois, quand c'est le rush, que les courses auraient dû être faites mais qu'on a finalement pas validé la commande et qu'on fait rapide -ou encore que j'essaie pour un instant de mettre mes peurs de côté et d'être une maman normale et saine d'esprit- mais psychologiquement, ça me dérange. En plus, j'essaie d'acheter bio, bien évidemment.

Et bien évidemment, il n'y a pas que sur l'alimentation que je suis "tatillonne". Pour les cosmétiques, c'est le même cirque. Je déchiffre méticuleusement toutes les étiquettes et évite consciencieusement tout produit contenant méthyl, propyl ou butylparaben ou encore phénoxyéthanol. De toute façon, la question se pose rarement puisque là aussi, je cherche à utiliser essentiellement du bio.

Tout cela est fatigant au bout du compte. Je ne suis pas persuadée qu'avoir livré cette confession par écrit me permette d'apaiser mes angoisses. Mais j'y travaille.

Et sinon, je souffre d'un eczéma carabiné, bien réel celui-là. Mais d'où cela peut-il bien venir ? ...

Billet confession : je suis hypocondriaque

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